Que cache ce nom barbare malheureusement autant à la mode ces dernières années? État de fatigue chronique, dépression et frustration causée par le dévouement à une cause, à un mode de vie ou à une relation, le burnout n’est pas un syndrome nouveau. Souvent assimilé à un épuisement professionnel, sa définition reste encore à ce jour encore un peu floue.

C’est dans les métiers du soin que le phénomène s’est manifesté avec le plus d’ampleur et c’est dans ce domaine également qu’émergent les premières recherches capables d’identifier et de décrire le syndrome.

En 1974 le psychanalyste Allemand Herbert J. Freudenberger rapporte les premières théories sur le sujet. Il décrit cet état comme étant une perte d’enthousiasme accompagnée de symptômes comme la fatigue, l’insomnie, les maux de tête ou encore les troubles intestinaux.

En 1980, il publie un livre intitulé “L’épuisement professionnel : La brûlure interne”. Cet ouvrage e41DbgD21sKL._BO1,204,203,200_st une référence pour ceux qui s’intéressent à ce phénomène. Aujourd’hui en phase d’être reconnu en France comme maladie professionnelle, le Burn out peut être identifié par plusieurs signes.

 

Quelques signes de Burn Out:

  • Perte de motivation dans son travail
    Proche d’un état dépressif, les personnes surinvesties dans leur travail présentant un état de burn out perdent plaisir et motivation à continuer d’avancer dans leurs tâches quotidiennes.
  • Un sentiment d’échec
    Il va de paire avec la perte de motivation. L’individu doit redoubler d’effort pour arriver au résultat souhaité sans pour autant que celui-ci soit au rendez vous.
  • La fatigue, psychique et physique
    Du stress engendré par cet état en découle une fatigue intense et soudaine associée à une incapacité à se lever le matin pour aller au travail. Le mental et le corps sont affectés entraînant une baisse des défenses immunitaires ce qui favorise le facteur maladie. Des maux de tête et de dos sont bien souvent constatés, tout comme des troubles digestifs.

Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive et il existe bien d’autres symptômes possibles, comme la claustrophobie, l’insomnie, l’hypocondrie, la peur que rien ne s’arrange…

Toutefois, ces symptômes ne font pas forcément l’objet d’un épuisement professionnel, chaque individu devant être honnête avec lui-même afin de savoir si oui ou non il a besoin d’une aide extérieure.

Selon une étude Technologia, acteur majeur de la prévention des risques professionnels en France, on compterait plus de 3 millions de salariés menacés par le burn out. Le syndrome, qui engendre «déprime» et arrêts maladies à rallonge, peut dans quelques cas pousser ceux qui en sont atteints, au suicide. Jean-Claude Delgènes, patron de Technologia évoque une centaine de cas sur des lieux de travail chaque année.

Son cabinet a d’ailleurs lancé en 2014 une pétition afin de sensibiliser et favoriser la prévention autour du burn out avec pour objectif principal de l’inscrire à la liste des maladies professionnelles reconnues. Pétition qui a recueillie plus de 10 000 signatures à ce jour.
Dans le même temps, une proposition de résolution reconnaissant les «risques psychosociaux» du burn-out a été adoptée, en juillet 2014 par le Sénat.

Malgré tout, le Sénat a encore aujourd’hui quelques difficultés à prendre en compte cette nouvelle souffrance psychique et notamment à la prévenir. Elle n’est d’ailleurs toujours pas reconnue comme maladie professionnelle.

En février 2017, une mission parlementaire a proposée de faciliter la reconnaissance du burn out en maladie professionnelle et de créer une agence nationale de la santé psychique au travail pour mieux cerner cette réalité grandissante.

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Yves Censi, député de l’Aveyron à la tête d’une mission parlementaire sur le burn out.

Après avoir réalisé de nombreuses auditions, la mission souhaite une amélioration des moyens mis à disposition par les comités. Insistant sur le “problème de définition” du burn out, le président de la mission, Yves Censi, député de l’Aveyron, a fait savoir qu’il est très important d’être précis et qu’il ne faut pas de tomber dans les confusions liés à d’autres pathologies comme le surmenage, l’anxiété ou encore la dépression.

«Après une journée de travail où vous avez fini à 21 heures, il y a de fortes chances que si je vous demande si vous êtes fatigué, vous me répondiez par l’affirmative»
Propos de Gérard Sebaoun rapporteur parlementaire.

L’arrêt de travail, la psychothérapie et la prise d’un antidépresseur font malheureusement partie des processus traditionnels pour traiter l’épuisement professionnel. Il existe pourtant quelques gestes simples à réaliser par soi même au quotidien afin d’en prévenir les méfaits, comme par exemple, savoir délimiter son rôle, savoir dire non lorsque cela s’avère nécessaire, avoir une bonne gestion des priorités, savoir déléguer, s’arrêter et faire des pauses afin d’avoir les idées claires, communiquer avec le reste de son équipe ou avec son manager…

Éviter le burn-out? Réapprenez à rêvasser et à gérer vos émotions

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En seulement 5 minutes par jour, apprenez à gérer vos émotions et améliorez votre bien être de manière durable sur votre lieu de travail.

Nous l’avons déjà mentionné, le burn out est un sujet qui touche de nombreuses personnes à travers le monde. Nous savons que le cerveau a besoin de temps d’arrêt pour traiter les informations qui lui sont transmises, réduire le stress et donc les risques de burn out. C’est donc un rappel qui ne fait pas de mal. Longtemps considéré comme une perte d’argent et de rentabilité, la “perte de temps” est pourtant nécessaire au repos de notre esprit, et donc à notre équilibre et notre bien-être. Apprendre – ou réapprendre – à s’ennuyer et se laisser rêvasser est au final une problématique vitale dans un monde où tout va toujours plus vite. Il conviendrait d’ailleurs de reformuler la “perte de temps” par la “prise de temps” pour soi.

Pendant ce petit moment que vous vous octroyez durant une dure journée de travail, vous pouvez profiter de cette occasion pour faire des exercices de cohérence cardiaque en toute autonomieCette technique de relaxation se base sur des exercices de respiration, afin de ralentir votre rythme cardiaque, qui a tendance à s’emballer au moindre bouleversement émotionnel.

En abaissant votre rythme à quelques respirations par minutes (6 idéalement) vous ralentissez votre rythme cardiaque, ce qui rend plus favorable la gestion de votre état émotionnel et permet d’améliorer votre bien-être physique et psychique (moins de stress, meilleure concentration).

En pratique:  La cohérence cardiaque

Voici quelques conseils pour mettre en œuvre cette exercice en toute simplicité afin d’en tirer tous les bénéfices :

1 – Choisissez une position confortable (assis le dos droit de préférence).
2 – Fermez les yeux.
3 – Prenez 2 grandes inspirations.
4 – Commencez ensuite des inspirations profondes de 5 secondes (en gonflant le ventre).
5 – Puis expirez pendant 5 secondes.
6 – Recommencez ce cycle 10 fois consécutivement.
7 – Ouvrez enfin les yeux et observez l’état de vos pensées.

Les solutions connectées

Vous pouvez également si vous le souhaitez vous faire assister de manière ludique avec à un objet connecté. Il en existe de nombreux et nous ne pourrons pas tous les lister mais en voici quelques uns.

Spire par exemple est un accessoire connecté qui se clippe sur son utilisateur. Grâce à ses capteurs, il analyse la respiration du porteur. Si elle devient pressée ou obstruée, l’appareil l’analyse comme un symptôme de stress. L’application prodigue alors des conseils personnalisés pour la relaxation. Les créateurs de Spire affirment que cet objet peut réduire le stress de 50%.

Wellbe est un bracelet connecté qui mesure votre stress en fonction des situations. Selon les personnes que vous croisez, les lieux que vous fréquentez ou le moment de la journée, WellBe mesure votre stress. Les données sont transmises à l’application compagnon afin que l’utilisateur puisse éviter les situations problématique. En outre, des exercices de relaxation sont proposés.

Enfin avec le masque Hypnos proposé par DreaminzZz, vous avez la possibilité de vous isoler totalement de votre entourage et d’effectuer des exercices de cohérence cardiaque et d’aide à la sieste en toute tranquillité. En toute autonomie vous pourrez, en le connectant à son application mobile, prendre part à des voyages hypnotiques au plus profond de vous même et vous laisser guider grâce aux nombreux récits hypnotiques qui vous sont proposés à travers un large éventail de thématiques (relaxation, arrêt du tabac, contes, perte de poids, préparation mentale, etc.)

Les solutions déconnectées

Vous n’êtes pas à votre aise avec les nouvelles technologies? Le yoga peut être également être un outil complémentaire précieux. Grâce à ses vertus bénéfiques sur le corps et l’esprit, il peut être un allié de taille pour éviter les traumatismes du burn out. Quelques exercices d’une quinzaine de minutes tous les matins permet de dénouer des tensions corporelles et d’apaiser le mental. Vous trouverez un large choix de professeurs sur la toile pour tous niveaux (ex. ELLE Yoga)

La pratique d’une activité sportive est également une solution redoutable pour éviter les symptômes d’un burn out. Elle permet l’évacuation de l’hormone qui génère le stress l’évacuation de cette hormone du stress très rapidement. Pendant un entraînement, votre corps va libérer les endorphines, connues sous le nom d’hormones du bien-être, et ainsi laisser place à votre bonne humeur. Enfin la dopamine va aussi être libérée et va procurer du plaisir. C’est pour cela qu’après une bonne séance de sport, vous vous sentez bien.

Et vous, comment gérez vous votre stress au quotidien?

Sources : étude Technologia , research article de Pelman et Hartman, propositions de Gérard Sebaoun pour le dépistage du burn out, article Le Parisien « Burn Out : des députés pour la reconnaissance en maladie professionnelle », conseils de Challenge.