Mal connu du grand public, l’hypnose est encore parfois considérée aujourd’hui comme un spectacle de foire, au mieux de magie. Contrairement aux idées reçues et relayées par certaines émissions de divertissement, il ne s’agit pas d’un état dans lequel un individu est endormi et ne se rend pas compte de ce qui se passe autours de lui. L’hypnose s’apparente plutôt à une modification de l’état de conscience permettant de se connecter à son inconscient et à se détacher de l’environnement dans lequel nous nous trouvons.

Entre veille et sommeil, chacun d’entre nous expérimente l’hypnose de façon tout à fait normale et naturelle, parfois plusieurs fois par jour, sans forcément y prêter attention.

Tous ces petits moments où vous vous sentez comme « ailleurs », les yeux dans le vague, comme par exemple lorsque vous effectuez un trajet en voiture de manière instinctive, et que vous êtes absorbé par vos pensées… C’est pendant ces moments, que sans le savoir, vous traversez un état dit d’hypnose.

Depuis quelques années, l’hypnose connaît pourtant un regain croissant de popularité dans le domaine médical malgré le fait qu’elle ne soit toujours pas reconnue par l’ordre des médecins. Face à cet engouement, la Direction Générale de la Santé a demandé à l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) de faire une étude sur son efficacité et sa sécurité. Dirigé par Bruno Falissard, professeur de santé publique à la faculté de médecine de l’université Paris XI et directeur de l’unité Inserm 1178, les conclusions de ce rapport ont été rendues le 8 septembre 2015.

Elles mettent en évidence un intérêt thérapeutique lors d’une anesthésie et pour la prise en charge du syndrome du côlon irritable. Elle confirme également que les risques liés à l’hypnose sont particulièrement limités. Pour télécharger le rapport complet cliquez ici.


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Bruno Falissard, professeur de santé publique à la faculté de médecine de l’université Paris XI
et directeur de l’unité Inserm 1178

Pour autant, il reste difficile de juger l’efficacité de l’Hypnose dans les nombreux domaines dans lequel elle trouve sa place. Un constat qui pourrait être liée au fait que les outils scientifiques standardisés d’aujourd’hui prennent difficilement en compte le ressenti et la subjectivité des patients, primordiaux dans des techniques comme l’hypnose. Peu d’études mettent en lumière les bénéfices médico-économiques qu’apportent cette technique de communication vielle comme le monde, études qui permettraient d’accroître son utilisation. Bien que les véritables enjeux soient orientés sur le bénéfice et le confort du patient.

Exemples non exhaustifs de domaines où l’Hypnose fait ses preuves:

Les cabinets dentaires

Chez les dentistes, l’hypnose est de plus en plus utilisée pour soulager ou encore détourner l’attention de la douleur. Elle peut également venir renforcer une anesthésie locale, ou la remplacer pour les personnes sujettes à des allergies aux anesthésiants. Elle permet également de diminuer l’anxiété des patients phobiques, pour qui le stress amplifie la sensation douloureuse. Enfin, un accompagnement hypnotique peut aider à réduire la prise de médicament après les interventions.

 

 

Hôpitaux : Interventions chirurgicales

 

Tumeur à la gorge

Une première mondiale. Des chirurgiens de l’hôpital Henri-Mondo ont opéré la chanteuse Alama Kanté, alors atteinte d’une tumeur à la gorge. Celle-ci n’a pas été endormie mais simplement mise en état d’hypnose. Spécialisée dans les chants traditionnels africains, il était primordial pour la chanteuse de pouvoir vérifier que son «outils de travail» n’était pas abîmé pendant l’intervention. Maintenir la patiente éveillée permettait ainsi de la faire chanter en même temps.

Pour voir la vidéo de l’interview de Alama Kanté cliquez ici


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Alamé Kanté, chanteuse de chants africains

Intervention sur le cerveau

C’est l’exploit qu’ont réussi avec succès les docteurs Ilyess Zemmoura et Eric Fournier du CHRU de Tours et la première fois que ce qu’on appelle la transe hypnotique est employé pour une opération d’une tumeur cérébrale. Cette technique a fait l’objet d’une étude au sein du CHRU de Tours de 2011 à 2015. Sur 37 patients atteints d’un gliome (tumeur cérébrale infiltrante), six personnes ont dû être endormies sous anesthésie générale au cours de l’intervention. Les résultats sont les mêmes qu’avec une chirurgie éveillée classique.

Pour en savoir un peu plus, c’est par ici


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Ilyess Zemmoura Neurochirurgien et Eric Fournier Anesthésiste et Hypno praticien au CHRU deTours

Chirurgie vasculaire


A l’hôpital Saint Joseph de Paris, afin d’éviter aux patients les lourdeurs d’une anesthésie générale, certaines opérations sont pratiquées sous hypnose. Une fois encore, l’hypnose a permis de se passer de sédatifs et autres médicaments habituellement utilisés pour ce type d’opération.

Visionnez la vidéo du reportage France 3 ici


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Et vous, quelle est votre opinion sur l’efficacité de l’hypnose ? Partagez avec nous vos expériences en laissant un commentaire.