Selon une nouvelle étude britannique, la durée de notre sommeil pourrait avoir des conséquences directes sur la santé de nos poumons et ainsi sur nos capacités respiratoires. 

Le sommeil est un facteur déterminant pour notre santé. En effet, plusieurs études ont démontré que le manque de sommeil avait de réelles répercussions sur notre santé. Obésité, hypertension, diabète, pathologies cardiaques, fatigue chronique, manque de concentration, … la liste des risques encourus augmente malheureusement d’année en année.

Du coup, pour bien commencer l’année 2020, des chercheurs britanniques sont venus compléter cette liste de risques en y ajoutant le risque de Fibrose Pulmonaire … 

La durée du sommeil, un facteur de risque pour nos poumons 

La fibrose pulmonaire est une maladie pulmonaire qui provoque une importante insuffisance respiratoire progressive. Pour faire simple : “La partie profonde des poumons permet le passage de l’oxygène des poumons à la circulation sanguine qui permet le transport de l’oxygène aux organes. Lors de la fibrose pulmonaire, le poumon profond change de structure, s’épaissit, se rigidifie et devient une cicatrice. Au travers de cette cicatrice, l’oxygène est moins bien transporté vers la circulation sanguine“, explique le Dr. Maxime Patout, pneumologue au CHU de Rouen. 

Rien qu’au Royaume-Uni, on compte aujourd’hui au moins 5 000 décès par an liés à une fibrose pulmonaire. Plusieurs facteurs favorisent l’apparition de cette pathologie: l’indice de masse corporelle, la consommation de tabac, l’âge, le genre … Mais récemment, des chercheurs de l’Université de Manchester ont publié une nouvelle étude révélant l’apparition d’un nouveau facteur : le sommeil. 

Ils ont suivi près d’un demi-million de personnes en analysant directement leurs données génomiques. Durant leurs recherches, ils ont pris en compte les facteurs connus de la fibrose mais également le sommeil. Les chercheurs ont découvert que les participants qui dormaient 4h ou moins étaient 2x plus susceptibles de développer la maladie. Ceux qui dormaient 11heures ou plus, triplaient quant-à-eux leur risque par rapport aux personnes qui se reposaient 7h par nuit. 

“La fibrose pulmonaire est une maladie dévastatrice actuellement incurable. C’est pourquoi le fait de découvrir que l’horloge biologique jouerait potentiellement un rôle clé pourrait ouvrir de nouvelles voies de traitement et de prévention de la maladie. De plus amples recherches sont nécessaires pour étudier l’association entre la fibrose pulmonaire et la durée de sommeil pour établir à la fois la cause et la reproductibilité. Si ces résultats sont confirmés, alors une durée de sommeil optimale pourrait réduire l’impact de cette maladie dévastatrice.“

L’horloge interne et ses répercussions sur notre santé 

Cette nouvelle étude alerte les chercheurs sur l’importance des recherches liées à notre horloge interne et à ses conséquences.

Dr. Peter Cunningham, co-auteur, déclare : “ Il est fascinant de penser que l’activité de l’horloge interne augmente les risques de maladies fibrotiques. Des études antérieures avaient montré qu’elle joue également un rôle important dans les infections, le cancer et le diabète. La découverte que l’horloge est impliquée dans la fibrose suggère qu’agir sur les rythmes pourrait devenir une approche thérapeutique importante.“