Une récente enquête menée par l’organisme Malakoff Humanis tire la sonnette d’alarme sur la santé mentale très fragile de nos jeunes salariés.

Epuisés, à bout de force, stressés, les salariés français de moins de 30 ans sont en souffrance. Selon une récente enquête réalisée auprès de 2 000 salariés interrogés sur plusieurs mois grâce à un questionnaire en ligne, la santé mentale des jeunes salariés serait très préoccupante. 

En effet, les chiffres rapportés parlent d’eux-mêmes : 

  • 23% des salariés de moins de 30ans jugent négativement leur santé mentale 
  • 48% déclarent mal dormir 
  • 42% se disent stressés
  • 34% sont émotionnellement épuisés 
  • 29% se sentent à bout de force
  • 22% consomment des somnifères, des anxiolytiques ou antidépresseurs quotidiennement

Les salariés de moins de 30 ans n’y arrivent plus. Cette santé mentale qui se détériore se voit évidemment au travail. Au premier trimestre 2022, on remarque notamment une hausse des arrêts maladie. 36% des salariés âgés de moins de 30 ans ont eu recours à un arrêt maladie en mars 2022 contre 21% en mars 2021. 

Parmi tous ces arrêts, il faut évidemment prendre en compte une majorité d’arrêts pour COVID. Mais si le COVID reste la 1ère cause des arrêts maladie chez les moins de 30 ans, il est suivi de très près par les troubles psychosociaux parmi lesquels on retrouve la dépression, l’anxiété, le stress et l’épuisement professionnel. 16% de ces arrêts maladie sont liés à des motifs psychologiques. 

Santé mentale : 56% des moins de 30 ans se déclarent fatigués ou épuisés 

Temps de travail trop intense, rapports sociaux au travail qui se sont dégradés avec la pandémie, problèmes financiers, difficultés psychologiques personnelles, contexte économique et social assez compliqué … les raisons de cette dégradation sont évidemment diverses et variées. 

Comment expliquer cette santé mentale en chute libre ? Certains mettront évidemment en avant les 2 ans de pandémie que nous venons de traverser. D’autres parleront de l’inflation, de la guerre, de la crise écologique. Mais il faut parfois regarder un peu plus loin et questionner autrement le quotidien. 

Selon cette étude, les jeunes salariés qui jugent négativement leur santé mentale mettent majoritairement en cause le contexte professionnel dans lequel ils évoluent. Ils invoquent notamment l’intensité et les temps de travail (pour 67% d’entre eux) et les rapports sociaux dégradés (pour 47%). 

La qualité de vie au travail, une solution ?

La qualité de vie au travail pose donc question. On en parle de plus en plus souvent et pour cause. Cette étude illustre justement l’importance de prendre soin de ses salariés au quotidien. 

La question à se poser reste : peut-on améliorer la santé mentale des jeunes salariés en leur proposant un contexte professionnel plus adapté, plus à l’écoute, plus sain ? La qualité de vie au travail devient de plus en plus centrale dans notre société. Certaines entreprises ont déjà beaucoup investi dans la QVT en :

  • Favorisant les bonnes relations de travail, entre salariés et entre salariés-manageurs. Mettre en place des moments de team building par exemple. Mettre en place des séminaires. 
  • Proposant si besoin la possibilité d’organiser son temps de travail. Donner la possibilité de faire quelques jours de télétravail par semaine, si cela est envisageable selon le poste et si cela permet au salarié de moins prendre les transports en commun, de moins dépenser d’essence, d’être moins fatigué… 
  • Mettant en place la sieste au travail. Certaines entreprises proposent par exemple un espace de détente à leurs salariés. Un espace pour faire la sieste, pour méditer, ou simplement pour déconnecter. 
  • Récompensant les salariés après une période de travail intense. Dans certaines entreprises, après la période de Noël par exemple, la direction propose des primes, ou alors des moments bien-être comme des soins offerts, des smartbox offertes, …

Il y a énormément de choses à mettre en place pour pouvoir avoir des salariés épanouis et heureux au travail. Alors il est vrai qu’il y a quelques années encore, le bien-être des salariés n’était pas du tout important, ou tout du moins, peu important. Aujourd’hui et notamment après la période que nous venons de traverser, les choses ont radicalement changé, les jeunes ont une nouvelle vision du travail et la qualité de vie au travail est devenue primordiale. Chaque entreprise doit donc faire des efforts, se poser les bonnes questions, discuter, être à l’écoute et accompagner ses salariés.