L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) alerte les gouvernements sur l’apparition d’un nouveau syndrome : le syndrome de fatigue pandémique.

Si les retombées économiques de la crise sanitaire font la Une, aujourd’hui c’est au tour des conséquences psychologiques de se retrouver sur le devant de la scène. Après plusieurs mois d’isolement, de restrictions, les conséquences sur la santé mentale inquiètent. Que ce soit chez les enfants avec le stress post-traumatique, ou bien plus généralement avec le Syndrome de Fatigue Pandémique.

La fatigue pandémique, qu’est-ce que c’est ? 

Selon l’OMS, le SFP est un état de stress et de lassitude qui illustre “une réponse naturelle et attendue face à une crise de santé publique prolongée”. Elle se traduit différemment selon les personnes avec des troubles du sommeil, des crises d’angoisse et des difficultés à se concentrer. Au moins 60% des personnes interrogées déclarent se sentir épuisées par l’urgence sanitaire et les restrictions des gouvernements.

Ce nouveau syndrome traduit ce que plusieurs professionnels de santé redoutaient avec la mise en place de ces nouvelles conditions de vie. L’isolement, la perte d’un proche, le télétravail, le manque de perspective, représentent une charge mentale difficile à supporter. Comme le déclare Abdel Boudoukha, professeur de psychologie clinique et psychopathologie de Nantes, “la crise sanitaire et les mesures exceptionnelles prises par le gouvernement ont augmenté la fatigue. Une fatigue qui est visiblement plus importante que celle que nous connaissons habituellement en cette période l’année.”

En France, comme dans de nombreux autres pays, des études complémentaires sont menées. C’est notamment le cas de l’Enquête CoviPrev qui fait le point sur l’évolution des comportements et de la santé mentale durant l’épidémie. Les résultats concordent avec les inquiétudes de l’OMS puisque les chercheurs estiment que les états dépressifs sont multipliés par 2 en France.

Si personne n’est épargné, certaines catégories sont plus touchées par ce syndrome, c’est le cas pour “les 18-24 ans, les étudiants, les inactifs, les personnes déclarant une situation financière très difficile, les personnes déclarant vivre dans un logement surpeuplé ou encore celles déclarant des antécédents de troubles psychologiques”. Il faut également penser aux personnes âgées qui subissent de plein fouet cette Fatigue Pandémique. Isolées depuis des mois, elles sont privées de leur famille, de leurs amis, d’un soutien psychologique primordial pour leur bien-être.

Quels sont les risques de ce syndrome ? 

D’après l’OMS, les principaux risques restent la lassitude et le mécontentement. Une lassitude qui conduirait même à ne plus vouloir et à ne plus pouvoir respecter les restrictions imposées par les gouvernements.

Mais, au delà de ces risques sanitaires, il y a surtout des risques psychologiques à prendre en considération. Plusieurs médecins mettent notamment en garde les gouvernements sur la consommation de drogues, d’alcool et de médicaments chez les jeunes. En effet, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting réalisé pour le Figaro, France Info et France Bleu, les 15-30 ans disent à 31 %, que leurs addictions se sont aggravées avec la situation sanitaire actuelle. Ces addictions concernent le tabac, l’alcool, les médicaments et les drogues. 

Comment aller mieux ?

L’important reste de ne pas laisser s’installer cette fatigue et ce manque de motivation. Selon Abdel Boudoukha, “il ne faut pas ruminer. Il ne faut pas se focaliser sur les éléments négatifs, mais plutôt se demander ce que l’on pourrait faire que l’on ne fait pas habituellement”. Il est important d’essayer de trouver du positif dans cette situation. Cela n’est pas toujours évident alors il ne faut pas hésiter à demander un petit coup de pouce, à ses proches, à ses amis, … 

Ensuite, il existe des conseils plus “basiques” à suivre pour réduire les symptômes.

  • Privilégier une bonne hygiène de vie : cela vous permettra de limiter la fatigue chronique et les troubles du sommeil. Pour cela vous pouvez :

– avoir une activité physique régulière afin d’éviter la sédentarité. 

– se coucher et se lever à des heures régulières. 

– privilégier une alimentation saine et équilibrée plutôt qu’une alimentation riche en sucre et en sel.

limiter le temps passé devant un écran. Etudier et travailler à la maison signifie forcément passer plus de temps devant un écran. 

  • Prendre du temps pour soi : n’oubliez pas de sortir prendre l’air dès que vous en avez l’occasion.
  • Maitriser sa respiration au quotidien : c’est la meilleure solution pour gérer ses crises d’angoisse, ses moments de panique et même s’endormir plus rapidement. Cela ne demande qu’un investissement personnel et c’est 100% naturel.